LE TALENT / Patricia Bellec-Thomas
- Katell Magazine
- 10 avr.
- 2 min de lecture
Le beau temps des parapluies

Patricia Bellec-Thomas, briochine, récupère des toiles de parapluies cassés et leur donne une seconde vie : ils deviennent des accessoires de mode.
Patricia Bellec-Thomas, infirmière, a 59 ans quand elle décide de faire de sa passion pour la couture et la mode son nouveau projet de vie, en intégrant ses préoccupations écologiques. « Éviter le gaspillage et protéger la nature sont des valeurs que j’ai reçues de mes parents. Je ne jette pas, je réutilise ou je donne quand c’est possible. J’achète de la seconde main ». Son objectif se dessine lorsqu’elle fait le constat que des créateurs recyclent des toiles et des voiles de bateaux, mais pas celles des parapluies.
Dix millions de parapluies jetés
« Il y a un nombre qui a été un élément déclencheur pour lancer mon projet, c'est celui des dix millions de parapluies mis au rebut chaque année. Et il n’y avait pas de solution de recyclage. Quand ils arrivent à la déchetterie, c’est trop tard » explique Patricia. Elle fait des recherches et découvre un article de presse qui présente une artisane, en Ille-et-Vilaine, spécialisée dans la restauration des parapluies cassés, réparant baleines et toiles. En octobre 2022, une collaboration se met en place entre les deux créatrices. Patricia s’occupe de recycler les toiles non utilisées par sa partenaire en créant des accessoires de mode. « Pour l’instant, il n’existe pas de filière en économie circulaire pour donner une seconde vie uniquement aux baleines métalliques de parapluie. Je suis en contact avec le lycée Savina de Tréguier pour trouver, avec les étudiants, des solutions ». Elle tisse également des partenariats avec Emmaüs, Artex et des ressourceries locales pour lui fournir le précieux tissu.
D’autres matières insolites
Grâce aux 310 toiles de parapluie récupérées l’an dernier avec sa partenaire, Patricia réalise des sacs, besaces, étuis à lunettes et des trousses, mais aussi des abat-jours. « J’aime travailler ce matériau pour son imperméabilité, sa légèreté et son esthétisme, c’est un avantage par rapport à d’autres matières. Les toiles permettent un large choix de possibilités avec les motifs et les couleurs ». La créatrice n’est pas à court d’idées, elle réalise des accessoires pour les randonneurs comme la nappe pique-nique et « l’assis au sec ». Toujours dans sa recherche de diminuer au maximum les déchets, elle s’est lancée dans le recyclage des toiles de tente, des cirés de marin, des rideaux de douche et, encore plus étonnant, des cravates en soie. « Je trouve l’inspiration dans la nature, j’aime me promener et trouver des idées à l’extérieur, mais aussi sur la toile… », comprenez Internet et les réseaux sociaux. Patricia est présente sur les marchés de créateurs du territoire et participera, une nouvelle fois, au festival Le Printemps des R’, consacré à la réutilisation, à Pluzunet, le 14 et 15 juin prochains.
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