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LA PETITE HISTOIRE... Laëtitia Henry

  • Photo du rédacteur: Katell Magazine
    Katell Magazine
  • 10 avr.
  • 2 min de lecture


Déshabillez-moi !

De vêtements portés à l'extérieur ou à l'intérieur à partir du XVIIe siècle, avec une recherche de simplicité et de confort refusant le formalisme, le négligé et le déshabillé sont devenus de nos jours des tenues légères exclusivement destinées à la sphère intime.



Tout commence au Moyen Âge avec le sous-vêtement qu'est la chemise. À noter qu'elle est portée tant par les femmes que les hommes. Mais, avec le temps, celle des hommes va se raccourcir et créer une différence majeure entre les deux sexes.


Sous le règne de Louis XIV, les femmes s'aventurent en public dans des robes dites volantes. Scandale ! Celles-ci ressemblent au déshabillé ou au négligé que les femmes portent au moment de leur toilette. Ces vêtements, faits de lin et de coton léger, sont avant tout destinés au confort, loin du formalisme de ce que l'on appelle « la parure ». Mais, c'est une peintre et une reine qui vont provoquer le plus gros scandale lié à ces vêtements.


En 1783, Elisabeth Vigée Le Brun présente au Salon de l'Académie royale de peinture, un portrait de la Reine Marie-Antoinette en robe chemise. Robe simple et commode, héritière de l'intime, elle est faite, chose nouvelle, d'une seule pièce et peut donc s'enfiler par la tête. Le public est extrêmement choqué de voir sa Reine ainsi exposée aux yeux de tous dans un vêtement réservé pour l'intérieur du Palais (dixit un compte rendu du Salon). Vigée Le Brun devra retirer son tableau pour le remplacer par un autre montrant la reine vêtue d'une robe à la française. Plus conforme à l'idée que le public se fait de sa majesté.


Au XIXe siècle, cette mode de la simplicité et du confort que confèrent ses vêtements persiste. Les femmes aiment recevoir dans ces tenues. Cependant, leur utilisation se restreint. En 1878, le négligé se définit uniquement comme « un costume du matin ». Après la Première Guerre mondiale, le déshabillé devient un sous-vêtement. Dans les années 1930, il n'est plus qu'un « vêtement qu'une femme porte dans l'intimité ». Et, aujourd'hui, nous le réduisons encore plus en le définissant comme « une tenue légère qu'une femme porte dans l'intimité ». D'ailleurs nous l'associons très facilement à la séduction, n'est-ce pas ?


Pourtant, dans les années 1990, les couturiers tentent, à nouveau, de briser la barrière entre l'intime et le public. On voit apparaître dans les magazines féminins des « petites robes déshabillées » imprimées ou incrustées de dentelle, se faisant passer pour des robes légères à bretelles, parfaites pour l'été. Beau succès. Mais attention, pour être sûre de ne pas faire d'impair, l'aspect intime d'un déshabillé ou d'un négligé doit être adapté et transformé pour correspondre à l'espace public. Un vrai jeu d'équilibriste. Attention au fashion faux pas ! Malheureusement, cette mode ne persiste pas.


Avec le temps, le déshabillé et le négligé réapparaissent régulièrement sur les podiums, mais ils semblent s'y cantonner, n'arrivant plus à s'extirper de la sphère intime dans l'esprit du public.  Ne serait-ce pas alors une façon extrêmement subversive de se vêtir ainsi en public ? Mais toujours avec style !


L’histoire continue sur Instagram / La Collectionographe

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