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LA CHEFFE D'ENTREPRISE / Nathalie Barat-Vandamme

  • Photo du rédacteur: Katell Magazine
    Katell Magazine
  • 10 avr.
  • 4 min de lecture

" Je suis née RSE "



Le fleuron français de la gestion de l'obsolescence est dinannais ! Obsam, créée par Nathalie Barat-Vandamme il y a dix ans, affichera 3 M€ de chiffre d'affaires en 2025. Le résultat d'une entrepreneure qui fait équipe sur une équation : « Le travail est important mais le bonheur de sa vie personnelle est essentiel ». Échange.


Obsam. Épelez : oscar, bravo, sierra, alpha, mike. Depuis Dinan, la PME bretonne règne sur la gestion de l'obsolescence des pièces aéronautiques, ferroviaires, nucléaires, pharmaceutiques. À sa tête, Nathalie Barat-Vandamme, 54 ans. L'an dernier, elle a organisé un Obso-Days qui a fait venir à Saint-Brieuc Naval Group, Airbus, Thalès, Alstom... Elle est devenue présidente d'Eden Grand Ouest, le cluster des PME de Défense bretonnes, elle a recruté un directeur général. L'événement de 2025, « c'est la création d'une formation dédiée à la gestion de l'obsolescence dans l'industrie. Nous ouvrons les candidatures à partir du 1er avril. Elle aura lieu au second semestre au Totem de l'Innovation à Saint-Brieuc. Parce que je veux aussi montrer que Saint-Brieuc en a sous le capot ! »


Des réponses françaises à 95 %

Obsam fête ses dix ans cette année. « Il a fallu ça pour mettre la filière en place, une communauté autour de nous ». Le métier d'Obsam est la gestion de l'obsolescence. « Quel que soit le cycle de vie d'un matériel complexe, rien n'existait jusqu'alors pour anticiper l'obsolescence dans l'aéronautique où les budgets sont faramineux. Hublot, roue, siège, composant de cockpit... tout est sensé être obsolète à un moment. Notre mission est de vérifier que toutes les pièces sont toujours en fabrication. Cette capacité prédictive permet à nos clients de faire des choix stratégiques ». Et quand l'obsolescence est constatée, l'entreprise entreprend une recherche parmi les 70 000 fabricants du monde qu'elle a recensés. « Nous recherchons des solutions pour refabriquer la pièce, nous allons jusqu'à enquêter sur les conditions de production car l'éthique est très importante chez nous. Quand ce n'est pas possible, le client peut opter pour une autre technologie. Nos réponses sont à 95 % françaises et à 5 % européennes. Parce que j'adore mon pays et je suis très TPE/PME, pour leur richesse et leur agilité ! ».


De NHE Aero à Obsam

Nathalie fonde sa première société, après une expérience de onze ans comme responsable des affaires financières d'une entreprise dinardaise de MCO, maintien en condition opérationnelle. « Je me suis toujours trouvée entre le client et la maintenance, le besoin du client et la disponibilité des pièces. Licenciée en 2009, elle créée NHE Aero,  « à la demande de Thalès qui souhaitait que je termine le programme que j'avais commencé pour elle ». Puis, vient la création d'Obsam. « C'était l'évidence de ma vie. Thalès venait de remporter un marché comportant de l'obsolescence et elle m'en a confié la gestion. C'était le début d'une aventure qui a duré quatre années ». En 2019, la cheffe d'entreprise vend NHE Aero et se consacre pleinement à Obsam. « On me demande alors s'il est possible d'adapter nos process à l'industrie pharmaceutique. Ont suivi : la défense terrestre puis le naval ». L'entreprise gère aujourd'hui 100 000 références à l'année et réalisera 3 M€ de chiffre d'affaires en 2025.


Le travail important, le bonheur essentiel

« J'ai une carrière heureuse avec la même exaltation qu'au début », sourit l'entrepreneure à la tête d'une équipe de 24 salariés et qui prévoit deux ou trois embauches cette année. Femme dans un univers masculin, « Je n'ai jamais été malmenée. J'ai toujours été respectée, cela n'a jamais été un sujet. Je pars du principe que nous sommes des cerveaux dans une enveloppe charnelle différente ». Elle se reconnaît « RSE de naissance », dotée d'une « empathie naturelle ». La « famille » Obsam s'est installée dans une maison avec une véranda « vacances ». « C'est symbolique. Cette maison était abandonnée et il semblait naturel que, travaillant sur l'allongement de la durée de vie, nous nous engagions sur une rénovation et non sur une construction neuve ». Et, pour Nathalie, la RSE, c'est aussi une implication des salariés. « Un quart des salariés siège dans le comité de direction de l'entreprise et nous avons un conseil social et économique mensuel. Ces temps de travail ne sont pas les seuls temps de cohésion. Nous faisons beaucoup de choses ensemble : des repas autour du barbecue, des marches le midi, des afterworks. Nous avons aussi nos journées à thème : chaussons, chaussettes, chapeau... Ce sont les salariés qui en sont à l'origine. Si vous saviez l'émotion que cela me procure lorsque je vois arriver les propositions ! ».


"Fidéliser, c'est écouter les besoins"

Pour Nathalie, nous travaillons pour vivre. « Le travail est important mais le bonheur de sa vie personnelle est essentiel. Il faut que la vie professionnelle soit compatible avec la vie personnelle. Je me suis adaptée à l'humain. Fidéliser c'est écouter les besoins ». Obsam a opté pour la semaine de quatre jours, dont une à deux journées de télétravail par semaine si nécessaire, et « la productivité a progressé de 50 % ». Pas étonnant qu'elle n'ait pas de mal à recruter et qu'elle n'ait pas cédé aux sirènes de la capitale. « On me disait souvent que ma boîte serait mieux à Paris. Mais je défends la splendeur costarmoricaine et notre qualité de vie ! ». Cheffe d'entreprise accomplie, « à la tête d'une boîte qui marche bien, des gens qui vont bien avec un esprit d'équipe et de cohésion », Nathalie s'est promis d'essayer, cette année, de prendre plus de temps pour elle. À commencer par une journée de télétravail, une journée « à un autre rythme où je prends le temps ».


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